De fines nervures blanches irriguent nos cartes routières, elles incarnent une certaine forme de lenteur parsemée de virages, villages et hameaux dispersés. Ces routes blanches trament le fond d’un travail de questionnement social à dominante photographique adossé sur les pays, un concept qui voisine avec celui de régions naturelles ou de biorégions. 

Les quatre cents et quelques pays français offrent un maillage du territoire qui reflète les caractéristiques géographiques et sociales multiples et mouvantes qui le composent. Ainsi s’engager sur les routes blanches c’est contribuer à l’enrichissement de la connaissance de nos milieux de vie avec pour objectif de pouvoir les (ré)habiter en pleine conscience, selon des préceptes biorégionalistes.

Sans objectif d’exhaustivité, les séries d’images qui illustrent les routes blanches tentent de révéler ce maillage. Leur complémentarité se caractérise par des éléments graphiques ou rédactionnels récurrents et aussi par le choix d’une période de travail d’une bonne dizaine d’année centrée autour des années 2020. 

Mais il est aussi possible d’envisager les routes blanches comme une succession d’errances inspirées par les mots de Julien Gracq: « si le résultat n’est pas tout à fait probant, je m’en console, en me persuadant que le tout se reflète un peu dans chacun des fragments qui le composent, et que ces notes ne s’arrangent qu’assez mal de compartiments » Introduction, Les carnets du grand chemin, Corti, 1991